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Photo prise à une autre occasion: ma collègue Linda en compagnie de la maman et trois de ses filles (mais sans la plus âgée)
A ma plus grande surprise, la discussion s’est rapidement déplacée sur le terrain des relations entre hommes et femmes. Nos interlocutrices étaient curieuses de savoir comment tout cela fonctionne dans nos pays respectifs et je dois avouer que la réciproque était en tout cas aussi vraie. La plus jeune des filles nous a dit qu’elle détestait porter le voile car elle se trouvait nettement plus séduisante sans ce dernier. Je confirme. La plus âgée nous a confié que son fiancé n’a vu ses cheveux pour la première fois qu’après les fiançailles (et donc le consentement des parents). Il ne les a trouvés que plus beaux, nous a-t-elle avoué. Je comprends. Devant une maman qui prétendait condamner mais approuvait pleinement, les deux demoiselles nous ont détaillé l’éventail de techniques à disposition d’une fille qui essuie un refus de ses parents lors de la présentation de son amoureux. Roméo et Juliette ? Des gamins.
Au fil de la discussion, nous avons compris que, si la famille de Bassam était progressiste, elle nageait sérieusement à contre-courant. Ici, à Hébron, la majorité de la population est conservatrice, la pression de la société importante et la marge de manœuvre des femmes réduite. Certaines ne peuvent pas exprimer leur opinion au moment du choix de leur futur époux. Et celles qui en ont l’occasion doivent souvent faire des concessions et faire une croix sur la rencontre du prince charmant. La plus âgée des filles nous a dit qu’elle avait, elle aussi, dû faire une concession. « Laquelle ? », lui ai-je demandé. « Mon fiancé est pauvre ». Silence. « Mais c’est le dernier de mes soucis ». Sourire.
Une sacrée bouffée d’air cette soirée qui s’est terminée à 23h30 ; autant dire au milieu de la nuit pour les gens du coin.
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